La Revue de la Bnu n°14

À voir l’importance, régulièrement soulignée dans la littérature professionnelle, de la proportion du lectorat féminin dans la consommation actuelle d’œuvres de fiction, on aurait tendance à penser que lier femmes et livres est une évidence. D’ailleurs, les précédents historiques ne manquent pas : de la poétesse Sapho à la savante Hypatie, sauvant les ouvrages de la bibliothèque d’Alexandrie face à l’obscurantisme de son temps, des « femmes aux tablettes de cire » de Pompéi à Mlle de Gournay publiant, après la mort de Montaigne, une édition enrichie des Essais, de Mlle de Scudéry à Simone de Beauvoir, … Derrière l’évolution du rapport des femmes à l’écrit, aux livres et aux bibliothèques, on sait bien que se posent par ailleurs des questions sociétales, diversement appréhendées (c’est le moins qu’on puisse dire) selon les régions du globe où l’on se trouve.

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UGS : 110110044 Catégorie :

Informations complémentaires

ISBN

978-2-85923-063-0

Pages

114

Format

21×27 cm.

Façonnage

Livre broché

Éditeur

Bnu éditions

Parution

Automne 2016

Des femmes et des livres, des femmes et des bibliothèques : une « résistible ascension » au cours des millénaires ou une rupture issue des bouleversements de notre modernité ? Comme d’habitude, la réponse devrait couvrir plusieurs « nuances de gris », et les articles qui suivent montrent bien qu’il en fut finalement ainsi à toute époque. Ils rappellent aussi, au-delà d’une image un peu facile, que les relations des femmes et des livres ne sauraient se résumer à la lecture d’agrément, et que la fréquentation – ou la possession – d’une bibliothèque marque aussi une situation sociale et professionnelle, et ce depuis la haute Antiquité.
Si les femmes qui lisent peuvent être dangereuses (pour rappeler ici un récent succès de librairie), elles sont aussi souvent utiles et sollicitées. Et si, en 1911, se pose à Strasbourg la question de la professionnalisation des femmes bibliothécaires, c’est aussi d’une évolution sociale majeure que celle-ci témoigne, l’irruption généralisée des femmes dans les divers métiers, que va précipiter la Première Guerre mondiale. Il n’en reste pas moins qu’au cours des siècles et des civilisations, le rapport de la femme au livre, aux bibliothèques et plus généralement à l’écrit est toujours particulier et doit sans cesse s’affirmer face à une norme où l’homme tient le premier rôle. Cette situation est-elle appelée à changer après les conquêtes féministes qui ont marqué l’histoire récente de l’Occident ? Il est sans doute trop tôt pour le dire. Le présent dossier de La Revue n’a d’autre ambition que de contribuer, par le large spectre chronologique qu’il envisage, à remettre les choses en perspective et à donner des femmes, des livres et des bibliothèques une vision dont – nous l’espérons – tout stéréotype aura été banni.

Sommaire

Dossier : Des femmes et des livres
> Femmes, lecture et écriture au temps de Hammurabi (Brigitte Lion)
> La femme au rouleau : images de femmes lettrées dans le monde grec antique (Madalina Dana)
> L’accès des femmes aux livres et aux bibliothèques familiales en Gaule romaine (Robert Bedon)
> « Une petite instruction pour femme séculière » : lectures religieuses des femmes et bibliothèques à la fin du Moyen Âge et au 16e siècle (Margriet Hoogvliet)
> Quelques figures de femmes lettrées au Moyen Âge en Alsace (Benoît Jordan)
> Une femme de lettres danoise au cœur de l’Europe (1765-1835) (Aude Therstappen)
> Des femmes en bibliothèques au temps du Kaiser : deux expériences strasbourgeoises (Daniel Bornemann)
> Femmes et bibliothèques aujourd’hui : stéréotypes, lieux communs et quelques idées reçues (Anne-Sophie Chazaud)
> Des femmes et des livres (Pascal Dethurens)

L’objet : Le narguilé de Gobineau (Daniel Bornemann)
L’inédit : Un texte de Jean-Paul de Dadelsen
Portfolio : InMotion, corps et architecture (Haze Kware)
Varia : Que faire d’une bibliothèque allemande ? La longue gestation de la BNU après 1918 (Julien Gueslin)