Beaucoup de notices signalent des partitions qui sont connues seulement des fonds alsaciens. C’est vrai pour de nombreux compositeurs mineurs, pour beaucoup de pièces anonymes, pour le «mannheimiste » Franz Xaver Richter, pour le prolixe et mystérieux Petit, pour Johann Christoph Frauenholtz, pour Jean-Frédéric Briick, etc. L’un des traits remarquables, pour le 18e siècle est la présence de quelques copies tardives d’œuvres anciennes, dont certaines de Haendel et, surtout, plusieurs messes d’Antonio Caldara copiées ou arrangées par Richter et utilisées par lui à la cathédrale de Strasbourg, parfois sous son propre nom.
Le 18e siècle resurgit encore en 1818 dans le requiem composite pour la réception de la dépouille de Kléber : l’offertoire y est emprunté à Leonardo Leo (1718). Mais en général, les copies concernent des œuvres contemporaines : Bach, Graun, Galuppi, Joseph Haydn, Jomelli, Alessandro Scarlatti, etc. Une grosse partie des fonds (dont les Petit), aujourd’hui à l’Union Sainte-Cécile de Strasbourg, provient de l’abbaye d’Alspach et témoigne de l’activité musicale intense des clarisses en plein 18e siècle. Les pertes sur ce corpus, à la suite de la Seconde Guerre mondiale, sont importantes, mais subsistent aussi quelques pièces qui ne figuraient pas dans l’étude de J. Gass en 1907.