La Revue de la Bnu n°10

Le dossier du présent numéro est consacré aux relations complexes qu’entretiennent « sciences dures », bibliothèques et documentation, en utilisant la métaphore filée de l’escalier élevant vers le savoir, faisant écho au nouvel escalier monumental de la Bnu rénovée, inaugurée au même moment que parait ce numéro.

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UGS : 110110018 Catégorie :

Informations complémentaires

ISBN

978-2-85923-054-8

Pages

122

Format

21×27 cm.

Façonnage

Livre broché

Éditeur

Bnu éditions

Parution

Automne 2014

Si la notion de « musée scientifique », réactualisée lors des dernières décennies par l’appellation de « cités » (des sciences, de la mer, de l’espace, pour ne prendre que des exemples français) ou la création de « parcs à thèmes » aux buts pédagogiques ou récréatifs, est bien appréhendée du grand public comme des instances décisionnaires des mondes culturel, politique ou économique, celle de « bibliothèque scientifique » est incontestablement devenue plus floue, les « sciences dures », comme on dit désormais, se nourrissant presque exclusivement de documentation en ligne à laquelle le chercheur a accès de son bureau ou de son laboratoire, le bibliothécaire voyant son rôle réduit à celui d’un « fournisseur d’accès ». La notion de bibliothèque scientifique serait donc en train de se vider de son sens… quand bien même les scientifiques continuent de fréquenter en nombre les bibliothèques.

Parler des sciences et des bibliothèques est donc faire le constat d’une relation en pleine mutation. Ce numéro a d’ailleurs été pensé en étroite collaboration avec Edouard Mehl, philosophe et historien des sciences, qui était jusqu’à cet été (et son départ pour Lille) vice-président de l’Université de Strasbourg, chargé des « sciences en société ». Si la question de savoir ce qu’est une « bibliothèque scientifique » aujourd’hui reste ouverte, celle de la relation des sciences et des bibliothèques est un objet d’études qui n’a pas fini de stimuler la recherche, y compris dans les relations complexes qu’entretiennent entre elles sciences « dures » et sciences humaines et sociales – voire sciences et arts. À cet égard, la figure d’Abraham Moles en est un exemple particulièrement évocateur, lui qui était à l’écoute des transformations à l’œuvre dans ce qu’il a nommé la « psychologie sociale » et qui, venu du monde des sciences, a su investir d’autres champs de recherche, suivant le phénomène d’irrigation d’un schéma de pensée par un autre qui est à la base de maint cheminement intellectuel.

Sommaire

Le dossier : Des sciences et des bibliothèques
> Bibliothèques scientifiques (Christian Jacob)
> L’impulsion bibliothécaire de la révolution scientifique : livres et réseaux autour de Johannes Kepler (Patrick J. Boner, Miguel A. Granada, Édouard Mehl)
> Leibniz bibliothécaire (Stephan Waldhoff)
> Construire et organiser le savoir naturaliste au 18e siècle : la collection de livres de Jean Hermann (Dorothée Rusque)
> La bibliothèque de l’École des mines, lieu de savoir et lieu de mémoire pour les ingénieurs (Isabelle Laboulais)
> Un fonds patrimonial dans une bibliothèque d’ingénieurs : entretien avec Catherine Kounelis, directrice de la bibliothèque de l’ESPCI
> Le numérique : une bibliothèque universelle pour la création scientifique ? (Jean-Pierre Elloy, Morgan Magnin)
> La science se fait-elle encore dans les livres ? Entretien avec Jules Hoffmann, de l’Académie française, Prix Nobel de physiologie

L’objet : Un étau à endosser (Thierry Aubry)
L’inédit : Le schéma selon Abraham Moles (Dominique Grentzinger et Elisabeth Rohmer-Moles)
Portfolio : Facettes de la cristallographie
Varia : Les bruits de la bataille et le silence des archives (Helmut Lethen)