La Revue de la Bnu n°06

La récente inauguration des nouveaux espaces du musée du Louvre consacrés aux arts islamiques, l’ouverture imminente, en plein cœur du quartier des Pinacothèques, du nouveau bâtiment qui abritera le Musée égyptien de Munich, nous rappellent l’importance que revêt aujourd’hui une culture visuelle relayée par les médias numériques. Ce qu’on ne montrera presque jamais, pour des raisons de fragilité des originaux, on le donne à voir (pour une « petite éternité », celle de la durée de vie du médium) à la planète entière ; et à côté, on continue de construire, reconstruire, aménager ces grandes « écoles du regard » que sont, depuis le 19e siècle au moins, les musées d’art et de civilisation.

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UGS : 110110014 Catégorie :

Informations complémentaires

ISBN

978-2-85923-044-9

Pages

114

Format

21×27 cm.

Façonnage

Livre broché

Éditeur

Bnu éditions

Parution

Automne 2012

« Voir, c’est presque savoir », comme le rappelle un des articles de ce numéro ; et à côté des musées qui éduquent par la fréquentation des œuvres d’art, quelle meilleure mise en scène du savoir que l’aménagement d’une bibliothèque ? Le chantier de Bnu Nouvelle, dont on verra dans ce numéro de spectaculaires images, nous apparaît ainsi parfois comme une scène en construction, dont les éléments du décor se mettent peu à peu en place et constitueront, pour le lecteur d’un futur proche désormais, une médiation essentielle dans l’appropriation des savoirs auxquels la bibliothèque lui donne accès.
Le projet Bnu Nouvelle, et plus généralement les récentes constructions de bibliothèques (ne citons ici que nos voisins de Stuttgart), ont plus en commun avec le Louvre ou le Musée égyptien qu’il n’y paraît au premier abord : il s’agit dans chaque cas de montrer plus, de montrer mieux, de satisfaire à la légitime attente de représentation qui est celle du grand public cultivé, sinon du grand public tout court.
Et l’irruption du numérique, si elle modifie la donne, bouleverse bien moins qu’on ne pourrait le croire les fondamentaux. Le besoin de présentation des savoirs (dans le cas d’une bibliothèque : salles de lecture, espaces différenciés de travail aux ressources classées, rangées, expliquées, espaces d’expositions, de conférences ou autres) sert aujourd’hui comme hier à la nécessaire représentation qui sera la meilleure garante de leur transmission. L’émotion suscitée par l’annonce de la fermeture programmée de la bibliothèque de Sarajevo, qu’évoquait le précédent numéro de La Revue, en est un signe hélas tangible, que ne remplacera aucune « solution numérique ». Il reste à espérer qu’il ne s’agira là que d’une péripétie.

Sommaire

Le dossier : (Re) présenter les savoirs
> Savoirs en miroir (Christian Jacob)
> Pour une archéologie du travail savant : fiches, livres et lettres de Marcel Mauss (Jean-François Bert)
> Mort de l’atlas (François Bon)
> Représentations de l’atome et visualisations de la réalité moléculaire (Charlotte Bigg)
> De la médiation par l’image : l’atelier de didactique visuelle de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (Olivier Poncer, Martial Guédron)
> Wikipédia, espace fluide, espace à parcourir (Rémi Mathis)
> Faire bouger un peu les lignes : entretien avec Laurent Le Bon

L’objet : Un feuillet d’incunable, ou le jeu des sept différences
L’inédit : Manegold de Lautenbach
Portfolio : Une suite gravée maniériste
Varia : La culture classique à Rovereto dans la première moitié du 18e siècle : parcours de lecture de G. Tartarotti (Luciano Canfora)