La Revue de la Bnu n°04

Voir à travers le filigrane de la réalité sensible l’intime spirituel de l’humanité sans être aveuglé par un excès de lumière, c’est l’un des enjeux souterrains de cette quatrième livraison de La Revue de la Bnu, qui s’intéresse également aux rapports entre ésotérisme et littérature et en nourrissant le rêve secret que les lecteurs (les initiés ?) se laisseront porter, innombrables, sur des « ailes du désir ».

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UGS : 110110012 Catégorie :

Informations complémentaires

ISBN

978-2-85923-046-3

Pages

122

Format

21×27 cm.

Façonnage

Livre broché

Éditeur

Bnu éditions

Parution

Automne 2011

Associer les missions des bibliothèques à la diffusion des connaissances, à la communication des lumières de l’esprit est quelque chose de naturel, voire est banal. Il n’est cependant pas interdit de se poser la question de savoir si une telle évidence ne relève pas en fait d’une vue de l’esprit, d’un parti-pris d’optique. On peut en effet s’interroger sur une autre image à laquelle renvoie le monde des bibliothèques. Un monde obscur, où « des choses sont cachées depuis la fondation du monde », où des richesses sont dissimulées au vulgaire par crainte d’une utilisation inappropriée et vaine du savoir : « Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal… ». On connaît la suite.
De cet imaginaire collectif sont nées de multiples traductions : sur l’écran, avatar de la « camera obscura », nous avons vu et revu le film inoubliable d’Alain Resnais, Toute la mémoire du monde (1956), où des gardiens du temple, cerbères soupçonneux, contrôlent, surveillent, cadenassent les trésors de l’humanité pensante, captifs de la vieille Bibliothèque nationale, dans un environnement comparable à celui d’une prison-forteresse (coursives, verrière centrale, caillebotis, uniformes…). Nous nous sommes perdus dans les labyrinthes inquiétants de la bibliothèque du Nom de la rose, le roman d’Umberto Eco, avec sa version filmée par Jean-Jacques Annaud (1986). Nous avons aussi mieux compris la vie des anges grâce aux Ailes du désir, tourné par Wim Wenders en partie chez nos amis et partenaires de la Staatsbibliothek de Berlin, précisément dans le bâtiment de l’architecte Hans Scharoun (1987). Nous découvrons aujourd’hui Le déménagement, vision documentaire de Gaël Lachaux coproduite par CERIGO Films et France 3 Alsace (2011), sur les coulisses du titanesque transfert de quarante-sept des soixante-six kilomètres linéaires de livres possédés par la BNU avant la transmutation de son édifice historique : là encore, manifestation d’espaces inconnus, soudainement révélés au commun des mortels à l’instant de leur disparition et de l’évanouissement des fantômes et momies qui y avaient élu domicile.

Sommaire

Le dossier : Ésotérisme et littérature
> Le visionnaire de Schiller ou l’ésotérisme déjoué ? (Jean-Louis Elloy)
> Orphée sauvé ou De la magie selon Novalis (Lionel Richard)
> Enluminures : représentations de William Blake (Sarah Wilson)
> Un « frisson achérontique » : Stefan George, ésotérisme et occultisme (Ute Oelmann)
> Les fantômes de Prague (Gérard-Georges Lemaire)
> Mircea Eliade, modes et modèles culturels : occultisme, ésotérisme… (Eugen Simion)
> La littérature à l’épreuve de l’occulte (Daniel Bornemann)

L’objet : Le collier du chancelier (Daniel Bornemann)
L’inédit : Un poème d’Edouard Schuré
Portfolio : Dessins gnostiques de Daniel Dezeuze
Varia : Les premiers textes de la Rose-Croix (Christophe Didier)